Gwenn-ha-Du, le drapeau Breton
source : http://commons.wikimedia.org
La Bretagne est une région rustique et impétueuse. Ce caractère sauvage, forgé au rythme des marées, a imprégné la terre et ses habitants. D’Est en Ouest, elle regorge de lieux uniques, de couleurs contrastées et d’histoires à écouter. Une vie ne suffirait pas pour la connaître et cent autres encore pour la dompter.
Voici nos quelques repères et conseils pour vous aider à appréhender au mieux cette contrée millénaire lors de votre voyage.
-
La Bretagne à vélo
La Bretagne s’est engagée à promouvoir la pratique cycliste sur son territoire. Cette promesse prend la forme de 8 itinéraires conçus parmi plus de 1300 km de pistes cyclables. Mais ce n’est pas tout puisqu’un ensemble de « Voies Vertes » marbre également la région. Tous ces parcours, qui relient des sites majeurs entre eux, vous permettent de découvrir ces derniers en toute sécurité et sérénité.
Cliquez sur la carte ci-dessous pour accéder à la liste des 8 pistes sur le site officiel du tourisme à vélo en Bretagne ou sur ce lien pour visiter celui des Voies Vertes de France.
Lieux incontournables
Cette liste est loin d’être exhaustive tant le nombre de lieux et de paysages uniques est élevé. Notre conseil le plus avisé serait de parcourir l’ensemble de la région méticuleusement, kilomètre par kilomètre. Mais, à moins d’emménager définitivement au pays des Bretons, il vous faut faire un choix. Voici, pêle-mêle, les endroits historiques ou mythiques, mais toujours fabuleux, que vous devez considérer au moment de planifier votre périple.
Vous retrouverez chaque lieu évoqué ci-dessous sur le site officiel du tourisme en Bretagne. Nous vous proposons aussi leur excellente carte touristique (villes et sites) au format pdf en téléchargement ici.
-
Îles
-
Villes
-
Sites insolites
-
-
Si certains sites incontournables de la Bretagne datent de la préhistoire, tels Carnac ou le grand menhir brisé d’Er Grah, elle ne prend son essor réel qu’au départ des Romains. Après 400 ans à peupler cette région celte et l’île de Bretagne, ils laissent la voie libre aux invasions des Angles, des Saxons, des Scots et des Pictes, ce qui provoque l’exode massif de Bretons en Armorique. Avec eux arrivent les sept évêques et futurs saints fondateurs du pays qui ont joué un rôle prépondérant dans l’évangélisation de la Bretagne : Saint Patern, Saint Malo, Saint Corentin, Saint Tugdual, Saint Brieuc, Saint Pol Aurélien et Saint Samson.
Ainsi naît la « petite Bretagne », divisée en Basse (partie Ouest bretonnante) et Haute Bretagne (partie Est gallésante).
Bien que dominés par les Francs, dont ils ont reconnu la suprématie en l’échange de leurs premiers privilèges (reconnaissance du duché et relative indépendance), les Bretons ne cesseront de gagner des terres sur leurs voisins.
Face à cette avancée, une zone tampon militaire est créée au 8ème siècle, la première Marche de Bretagne, qui sera bientôt annexée. Au 9ième siècle, Nominoë, le chef Vannetais mis en place par Louis le Pieux, gagne en puissance et se fait couronner avec la bénédiction du Pape Léon IV.
Il fait tomber la seconde Marche, étendant le territoire du royaume jusqu’à Angers.
Alors que les tensions avec les Francs sont toujours vives, une nouvelle menace se dresse à la fin du 9ème siècle : les Normands débarquent sur les bords de la Loire, conquérant peu à peu la Bretagne. Il faudra attendre le premier tiers du 10ème siècle pour qu’ils soient chassés et que le duché renaisse.
Sans pouvoir parler de paix, les luttes intestines connaissent une courte pause, le temps pour 1000 hommes de rejoindre la bannière de Guillaume le Conquérant en Grande Bretagne en 1066.
Tapisserie de Bayeux – Siège de Dinan par Guillaume le Conquérant
source : http://commons.wikimedia.orgPeu à peu, le duché perd de sa substance et c’est en 1168 qu’Henri II Plantagenêt hérite de la Bretagne. Mais la France de Philippe-Auguste ne peut supporter la mainmise anglaise sur la Bretagne et impose le mariage d’un prince français, Pierre de Dreux, avec la duchesse Alix de Thouars en 1213. Le duché devient alors un fief du roi de France mais garde son autonomie.
Le milieu du 14ème siècle voit éclater une guerre de succession entre Jeanne de Penthièvre, soutenue par la France, et Jean de Montfort, porté par l’Angleterre. S’en suit une guerre civile durant 20 ans qui verra l’avènement de Jean IV, fils de Jean de Montfort, comme nouveau duc en 1365.
La Bretagne profite de cette stabilité nouvelle pour prospérer dans les échanges maritimes puisqu’idéalement placée sur la route reliant l’Espagne et le Portugal à l’Angleterre et, surtout, au port d’Anvers. Toutefois, cette richesse attise les convoitises et Charles VIII affronte l’armée bretonne en 1488. Sa victoire marquera la fin de l’indépendance bretonne.
La duchesse Anne, toujours seule héritière de la Bretagne, tente de résister mais elle sera contrainte d’épouser Charles VIII en 1491 et son successeur, Louis XII, en 1499.
À la mort d’Anne, sa fille Claude reçoit le titre de duchesse et se marie à François d’Angoulême, futur François Ier, qui devient dès lors duc de Bretagne. En 1532 sera établi l’Édit d’Union entre la France et la Bretagne, liant définitivement ces dernières et garantissant les libertés et privilèges des Bretons.Si, à partir de cet instant, l’histoire bretonne se mêle à celle de la France, elle ne meurt pas pour autant. Tout en conservant cette culture si particulière et en accumulant les privilèges, la Bretagne jouera un rôle important au fil des époques, jusqu’à aujourd’hui encore.
Afin d’approfondir comme il se doit les événements brièvement évoqués ci-dessus et découvrir la période moderne, nous vous recommandons vivement de visiter le Musée de Bretagne à Rennes. Vous trouverez toutes les informations pratiques sur le site du musée.
-
Il est impossible de parler de la Bretagne sans évoquer son littoral. Avec près de 2700 km de côtes (environ le tiers du littoral français) aux traits escarpés, aucune commune ne se trouve à plus de 80 km de la mer. Pourtant, au-delà des dunes et falaises, le paysage breton est peuplé de forêts, de landes et de tourbières, autant de caractéristiques d’une région terrestre.
Cette perpétuelle alliance entre terre et mer se retrouve encore au travers des nombreux cours d’eau sillonnant la région et des monts érodés lentement par la pluie qui ne dépassent guère plus les 400 m de hauteur.
Sur le plan administratif, la Bretagne est composée de quatre départements que sont le Morbihan (56), le Finistère (29), les Côtes d’Armor (22) et l’Ille-et-Vilaine (35) et regroupe 4.475.295 habitants sur 34.000 km². Sa capitale est Rennes.
Terminons par une question épineuse : le Mont-Saint-Michel est-il Breton ? Il est considéré par certains comme faisant partie du patrimoine culturel « usurpé », au même titre que Nantes ou Guérande. Cette revendication s’appuie sur le fait que le Mont est en effet devenu Breton entre le IXème et le XIème siècle grâce au traité de Compiègne. Par ailleurs, le fleuve qui servait limite géographique entre les duchés de Bretagne et de Normandie, le Couesnon, connaissait des modifications fréquentes au niveau de son embouchure, faisant passer le Mont d’un duché à l’autre. Toutefois, il serait plus juste d’affirmer qu’en dehors de ces 150 ans passés en Bretagne, le Mont est Avranchin et que son nom, son abbaye et ses habitants furent toujours le fait des Normands. De plus, l’actuelle séparation entre les régions ne laisse plus de place au doute : le Mont est Normand et toute contestation bretonne ne serait que du folklore.
Climat
La Bretagne offre un large panel de climats. La carte ci-dessous les place sur les 34.000 Km² qui composent la région bretonne.
Mais coupons tout de suite court à la légende : non, la Bretagne n’est pas aussi pluvieuse que certains aiment le dire. Si les précipitations y sont fréquentes, elles ne durent en général que quelques minutes et sont d’assez faible intensité. Il en résulte un cumul qui se situe à peu près au niveau moyen français.
Question températures, la Bretagne bénéficie d’un climat océanique très doux, surtout le long des côtes, où les écarts entre les températures moyennes en hiver et en été avoisinent les 15°C. De même, la différence entre la nuit et le jour est bien moins importante que dans d’autres régions (Dordogne par exemple).
Notons que cette douceur est chahutée par des vents fréquents, parfois violents en hiver.
-
Avec une terre si contrastée et plurielle, les Bretons ne peuvent qu’être singuliers. Empreints des exceptions dont ils ont toujours bénéficié, ils demeurent attachés à leur culture. Que vous parliez leur langue ou non, que vous soyez d’ici ou d’ailleurs, le sentiment de côtoyer un ensemble uni(que) vous envahira à coup sûr. Mais cela n’empêche pas les Bretons d’être ouverts et accueillants. La religion catholique, plus présente que dans le reste du pays, y est peut-être pour quelque chose.
Souvent caricaturé comme un homme rustre qui revendique haut et fort sa différence, son autonomie et qui torture les Normands par réflexe, le Breton se révèle être un citoyen moderne qui porte en lui un amour sincère envers ses origines. Quelle que soit votre condition ou provenance, vous récolterez le meilleur de lui à condition de daigner lui offrir la pareille.
Un petit mot sur le breton : cette langue d’origine celte est encore employée de nos jours. Bien que menacée de mort depuis trois siècles, ces 20 dernières années montrant un regain d’intérêt à son encontre, notamment chez les jeunes de 15 à 19 ans. Vous la croiserez souvent sur les panneaux routiers ou dans les restaurants et autres lieux touristiques. Pour en savoir plus, nous vous conseillons de visiter le site de l’office public de la langue bretonne.
Les coiffes traditionnelles Bigoudènes
source : http://commons.wikimedia.orgTerroir
La Bretagne possède, comme nombre d’autres régions de France, un patrimoine culinaire très riche. Terre agricole par excellence, elle fait la part belle aux charcuteries, aux laitages -le beurre salé en tête- et aux produits de la mer. Voici les spécialités que vous ne devez pas manquer :
Les desserts bretons
source : www.biscuiteriedequimper.com-
L’Andouille de Guéméné
-
La Coquille Saint-Jacques
-
Les Galettes et crêpes
La Bretagne est le pays de la crêpe, qu’elle soit salée ou sucrée. En plat principal, vous pourrez découvrir la galette de sarrasin ou de blé noir au parfum subtil et corsé. Pour la déguster, rendez-vous dans une des crêperies dont regorge la Bretagne ou laissez-vous tenter par le crêpier ambulant et la fameuse « galette-saucisse » les jours de marché. Quant au dessert, la crêpe au froment accompagnée de caramel au beurre salé est une valeur sûre.
-
Le caramel au beurre salé
-
Le Kouign-Amann
-
Le Far
Dessert ancien, il était servi aux fêtes religieuses et familiales et fut enrichi au fil des siècles. De simple gruau de blé (far vient du latin blé), chaque génération a apporté une touche de saveur supplémentaire pour obtenir le gâteau que nous connaissons aujourd’hui. Vous trouverez peut-être une authentique cuisinière qui vous permettra de repartir avec la bonne recette dans vos valises.
-
Les Palets et biscuits
La Bretagne est passée maîtresse dans l’art de sublimer des produits aussi simples que le beurre, la farine, les œufs et le sucre pour en extraire toute une palette de douceurs. En témoignent les biscuits bretons : le palet et les galettes pur beurre ! Présentés dans de petites boîtes métalliques, ce seront de savoureux souvenirs à emporter.
-
Le Chouchen
Cette boisson ancestrale était considérée par les Celtes de la région comme l’elixir des Dieux.
Le Chouchen est un mélange d’eau, de miel(s) et de jus de pomme. Ce dernier sert à déclencher la fermentation. Il se démarque sur ce point de l’hydromel qui se contente des deux premiers ingrédients.
Les différentes proportions et types de miels permettent d’obtenir un goût de doux à brut et une robe de claire à foncée. Quant au pourcentage d’eau, il influe directement sur le degré d’alcool final, situé entre 8 et 16°. -
Le cidre
-
L’Hydromel
Festivals & co.
Le festival des Vieilles Charrues
source : http://www.bretagne.comLe sens de la fête est très présent chez les Bretons, si bien que la région regorge de festivals et autres manifestations culturelles. Les plus typiques sont sans doute les Fest-noz (fête de nuit). Ces soirées dansantes traditionnelles sont un vrai bain de culture bretonne. À la croisée des chemins, n’oublions pas de mentionner le festival interceltique annuel de Lorient, un régal pour petits et grands.
Pour ne rater aucun événement de la saison, nous vous proposons un lien vers le site du Routard où ils sont répertoriés de façon quasi exhaustive pour l’ensemble de la Bretagne.
-